Cette tapisserie, du « trésor » de l’église Notre-Dame de Nantilly, appartient à un ensemble dédié à la vie de la Vierge Marie dont fait aussi partie celle de L’arbre de Jessé. Elles sont toutes les deux datées de 1529 ; leur origine reste incertaine même si leur style les apparente fortement aux œuvres des ateliers flamands de cette époque.
La tapisserie de l’enfance de la Vierge Marie, tissée en laine et en soie (hauteur 5,30 m – longueur 4,5 m), raconte l’enfance de Marie en quatre tableaux inspirés du récit des Évangiles « apocryphes ». Ce sont des textes qui n’ont pas été reconnus par l’Église comme « inspirés » mais qui font partie de son patrimoine.
Pour chacun des quatre tableaux, un « phylactère » (ancêtre des « bulles » des bandes dessinées) nous raconte en vieux français la scène qui est représentée :
« Comment l’évêque de Jérusalem refuse l’oblation de Joachim pour ce qu’il n’a pas de lignée ». Joachim, ainsi que son épouse Anne, sont arrivés à un grand âge sans avoir d’enfant. En raison de ce qui paraît alors un désaveu de Dieu, Joachim se voit refuser son offrande…
« Comment, par le commandement de l’ange, Joachim rencontre sa femme Anne à la porte Dorée et la baïse par grant joie ». Malgré leur grand âge, bien visible sur la tapisserie, le couple va connaître la joie d’une naissance.
« Cy est la nativité de Noustre-Dame ». L’on voit quatre sages-femmes qui s’occupent d’Anne et de Marie déjà auréolée. Des bouquets de fleurs séchées sont accrochés aux rideaux.
« Comment Joachim et Anne présentent Noustre-Dame au Temple à l’âge de troys ans ». Portant une palme et une haute coiffure, parée comme une princesse orientale, Marie remonte au Temple d’où son père, très ému, avait été chassé.
Remarquez le décor floral d’une très grande légèreté, l’extrême richesse des costumes et des coiffures, la somptuosité des broderies, le vêtement de Joachim bordé d’hermine et de brocart.
D’après André Léridon