L’origine de cette tapisserie du XVIème siècle reste indécise. L’on retrouve son thème dans de nombreuses peintures murales ainsi que dans une autre tapisserie conservée au Musée de l’Ermitage à Saint Pétersbourg.
Cette tapisserie tissée en laine et en soie (hauteur 2 m – longueur 5,72 m) était à l’origine plus haute et plus large. La colonne et le texte tronqués à gauche montrent qu’il manque un des anges ; de même, les textes qui figurent au-dessus des anges ne sont que des fragments. Ce qui en reste permet de comprendre qu’ils appelaient les Chrétiens à la compassion devant les souffrances du Christ et qu’ils leur rappelaient l’acte rédempteur qu’est sa crucifixion.
De gauche à droite, les anges en costumes sacerdotaux représentent :
Un sous-diacre, à côté de la colonne sur laquelle le Christ a été attaché, portant les verges de sa flagellation et un sceptre signe de la dérision.
Un prêtre portant la couronne d’épines que les soldats mirent sur la tête de Jésus et le linge avec lequel Véronique essuya son visage.
Un évêque portant la croix
et les trois clous
Un diacre avec la lance et l’éponge imbibée de vinaigre qu’un soldat tendit au Christ cloué sur la croix.
Un acolyte avec le linceul et les flacons d’aromates qui ont servi à l’ensevelissement du corps du Christ.
Les costumes portés par les anges rappellent que, dans l’Église, les différents états du Sacerdoce ont pour mission de perpétuer la Passion du Christ.
L’on peut supposer que l’ange se trouvant à l’extrême gauche, qui a maintenant disparu, portait les trente deniers, prix de la trahison de Judas, point de départ du supplice du Christ.
D’après André Léridon