Le cycle des tapisseries
de la vie Marie


Une série de huit tapisseries a été réalisée au XVIIème siècle sur le thème de la vie de la Vierge Marie.

Elles ont été commandées aux ateliers d’Aubusson dans la Creuse en 1619 pour l’église Notre-Dame de Nantilly.

Dans la composition de ces tapisseries, vous remarquerez les jeux de verdures, assez subtils, qui suggèrent les ambiances et les perspectives. L’illustration des sujets traités est anecdotique ; chaque tapisserie raconte, dans un style et un décor propres au XVIIème siècle, une scène évoquée ou décrite dans les Évangiles. Ce style de décoration respecte bien le sentiment religieux du récit qu’il illustre.

Ces tapisseries représentent successivement :

Comme la plupart des thèmes mariaux le Mariage de la Vierge n’est pas évoqué dans les Évangiles canoniques mais seulement dans des textes apocryphes ou d’après la Légende Dorée. Cette scène représente la cérémonie du mariage de la Vierge, alors âgée de quatorze ans, le grand prêtre bénissant les futurs époux encadrés sur l’arrière-plan par deux bouquets de fleurs qui pourraient être ici une référence à l’épreuve subie par Joseph, le seul dont le bâton a donné des fleurs.

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La scène trouve son origine chez saint Luc (1, 26-32) « L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David. Il entra chez elle et lui dit : ‘’Salut, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi’’. À ces mots elle fut bouleversée et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Mais l’ange lui dit : ‘‘Rassure-toi, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras et enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, et on l’appellera Fils du Très haut’’ »…

Les textes apocryphes, largement diffusés par la Légende Dorée de Jacques de Voragine au Xllle s. ont alors enrichi le thème de nom­breux détails. L’Annonciation de cette tenture, datée du XVllème s. revient en revanche au texte évangélique. La scène se déroule dans la chambre de Marie, comme le veut la tradition et le moment choisi est l’arrivée de l’archange Gabriel, muni de la fleur de lis, symbole de pureté et de virginité. Cette apparition subite est ici nettement marquée par le mouvement des plis du vêtement et par celui des ailes. Marie, placée sur la gauche, maintient un livre ouvert, sans cloute une référence à la prophétie d’lsaïe : « la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel » (Es 7, 14). Anticipant quelque peu les paroles de l’archange Gabriel relatées dans l’Évangile de Luc, une colombe symbolisant l’Esprit-Saint couronne la scène.

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Saint Luc écrit (1, 39-42, 45) : « En ces temps-là, Marie partit et se rendit en hâte vers le haut pays, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. Or dès qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie du Saint Esprit. Alors elle poussa un grand cri et dit : « ‘’Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit de ton sein ! […] Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur’’. »

« Elle mit au monde son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie. Il y avait dans la contrée des bergers qui vivaient aux champs et qui veillaient tour à tour à la garde de leurs troupeaux. L’Ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté ; et ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit :’’ rassurez-vous, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui, dans la cité de David, un Sauveur vous est né, qui est le Christ Seigneur. Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche’’. Et soudain se joignit à l’ange une troupe nombreuse de l’armée céleste qui louait Dieu en disant : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. » (st Luc 2, 6-14).

Cette scène met l’accent sur la naissance de l’Enfant, placée au centre de la scène. Marie est représentée en train d’envelopper Jésus dans un drap (Luc 2, 6). Ben que décalé sur la gauche, Joseph acquiert id un rôle essentiel par sa gestuelle en présentant le Nouveau Né aux bergers. Un chœur d’anges couronne traditionnellement la scène.

Scène de vie familiale suggérée par l’Évangile de Luc et librement interprétée par l’artiste.

La scène fait écho à un verset de l’Évangile selon saint Matthieu (2, 14) :
« Joseph se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Égypte ».
L’interprétation proposée ici est pleine de sobriété et de simplicité familiale. L’accent est mis sur les personnages qui occupent presque toute la hauteur de la tapisserie. Légèrement décalée sur la gauche, la sainte Famille, visiblement guidée par l’Esprit-Saint, s’apprête à franchir un pont, symbole du passage vers l’exil.

La scène représentée ici se veut fidèle au récit de l’Évangile de saint Luc, 2, 22-35 (circonstances, personnages) :

« Et quand vint le jour où, selon la Loi de Moïse, il devait être purifié, ils le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur […]. Or il y avait à Jérusalem un homme du nom de Siméon. Cet homme était juste et pieux. Il attendait la consolation d’Israël et l’Esprit Saint reposait sur lui. Et il lui avait été révélé par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint donc au Temple, poussé par l’Esprit, et quand les parents apportèrent le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard les prescriptions de la Loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit : ‘’Maintenant, ô Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s’en aller en paix ; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël.

Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qu’on disait de lui. Siméon les bénit, puis il dit à Marie, sa mère : Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. […] Et toi-même ton cœur sera transpercé par une épée ’’.

Selon la tradition juive, toute mère doit présenter son fils premier né pour le « racheter du péché originel ». Cet épisode a lieu 40 jours après Noël, donc le 2 février, parce que les mères juives devaient offrir un sacrifice 40 jours après leur accouchement (la « purification »).

« Survint alors un membre du Conseil, nommé Joseph, homme droit et juste. Celui-là ne s’était associé ni au dessein ni aux actes des autres. Il était d’Arimathie, ville juive, et attendait le Royaume de Dieu. Il alla trouver Pilate et demanda le corps de Jésus. Puis il le descendit de la croix, le roula dans un linceul et le plaça dans une tombe taillée dans le roc où personne n’avait encore été mis. C’était le jour de la Préparation et déjà pointait le sabbat. Cependant les femmes qui étaient venues de Galilée avec lui avaient suivi Joseph ; elles regardèrent le tombeau et comment le corps avait été placé. Puis elles s’en retournèrent et préparèrent aromates et parfums…. » (st Luc, 23, 50-56).