Les tapisseries
de l’histoire d’Abraham


Ces trois tapisseries du XVIIème siècle, de laine et soie, proviennent des ateliers d’Aubusson. Elles ont été exposées pour la première fois en 2017, dans l’église de Nantilly. Elles ont longtemps orné la salle du conseil d’administration de l’ancien hôpital de Saumur, rue Seigneur. En 2005, l’hôpital les a remises au château-musée de Saumur.

Classées depuis 1927 sous le titre Le mariage de Rebecca, elles représentent en fait, depuis une identification récente (2010), trois scènes de la vie d’Abraham qui, selon la volonté de Dieu rapportée dans la Genèse, doit engendrer le peuple d’Israël.
Chaque scène est encadrée de fleurs, feuilles et ferronneries supportées aux angles inférieurs par un buste féminin.

A plusieurs reprises, dans la Genèse, Dieu s’adresse à Abraham (12, 6-7 ; 15, 1-6, 18 ; 17, 8). Ici, en raison de la présence de l’arbre encadré de feuillages à gauche, il s’agit peut-être de la première rencontre au pays de Canaan (futur royaume d’Israël), près du chêne de Moré (Genèse 12, 6-7) : agenouillé dans une campagne à bouquets d’arbres, Abraham lève les mains dans un geste d’étonnement et dirige son regard vers le buste de Yahvé qui surgit d’un nuage haut placé dans le ciel. Au loin, entre les deux personnages, apparaît une ville riche en édifices, promesse de populations nombreuses.

Abraham et Sara devant le roi Abimélek

Sur le parvis d’un palais, couronné et en tenue militaire, Abimélek, roi de Guérar, cité du Néguev, rend, sur l’ordre de Dieu, Sara, la femme d’Abraham, qu’il avait enlevée et failli épouser car elle passait pour la sœur du patriarche. Richement vêtue aux côtés du roi, elle maintient d’une main son voile non dénoué ; l’autre main va de celle du roi vers son époux véritable. Le roi propose une grosse somme d’argent à Abraham afin que Sara « soit réhabilitée aux yeux de tous » (Genèse 20, 14-16).

Loth quitte Abraham

Au-devant d’une vaste plaine, Abraham invite Loth, son neveu, à le quitter. Celui-ci, en tenue de voyage, tunique et barbe courtes, son bagage sous le bras, déjà en mouvement, indique sa direction. Sara, en léger retrait d’Abraham, lève la main en signe d’adieu. Dans la plaine apparaissent du côté d’Abraham ses troupeaux et ses tentes, et de l’autre chameau et bétail en partance avec leur maître. Ainsi plus de querelles entre les bergers de chaque maison « car leurs biens étaient trop considérables pour qu’ils puissent vivre ensemble » sur le même pays (Genèse 13, 8-9).