Église Saint Sulpice de Rou

Rou : Ruu à l’origine, Rol et Rool (1087), Ru (1100), Rou (1283), Roux (1848).
Classée I.S.M.H. (Inventaire supplémentaire des monuments historiques) (16 juillet 1968)
Dédiée à St.Sulpice, évêque de Bourges (+ 644).


◊ Nef du 11e (selon Célestin Port) – Chœur fin 12e (selon Jacques Mallet) mais la baie géminée du chevet est typiquement romane.
Datation délicate en l’absence de documents formels : effets de mode possibles mais moyens financiers limités en milieu rural et usage de matériaux locaux, d’où forte persistance de la tradition architecturale et des techniques de construction.
Adjonction du chœur à chevet plat très légèrement déporté vers le Sud pour réorienter l’édifice : Célestin Port parle d’« une inclinaison symbolique du chevet ».

Reconstruction au 13e s. du pignon occidental avec portail gothique, baie ogivale en arc brisé très surhaussé (un peu dans le style du gothique à lancettes anglais) et, très probablement adjonction du clocher (les clochers d’église n’apparaissant qu’au 11e siècle, les plus simples étant des clochers-mur ou des clochers-peigne).

Édifice maintes fois remanié mais souvent avec des reprises grossières.

Nef en petit appareillage régulier mais peu harpé de type carolingien (appareillage largement en usage au 9e s.). L’origine de l’édifice étant connue par un texte, cela rend probable une construction plus tardive que le 9e siècle sans toutefois être postérieure au 10e siècle.
Chœur et Clocher en moellons réglés de moyen appareil (marque d’une construction plus tardive).

Clocher-mur : gâble couvrant deux baies jumelles avec cloches (1921) remplaçant l’unique ancienne cloche qui, « depuis plus de 35 ans n’exprimait plus qu’un râle à peine audible des paroissiens ».

● Cloches actuelles fondues en 1920 (Fonderie G. & L BOLLÉE à Orléans) : fruit d’une souscription initiée et réalisée par Mme. Fricotelle.
Sommes complétées pour réaliser deux cloches, bénies en 1920 (selon l’inscription portée sur les cloches) mais baptisées le lundi de Pâques 1921 (le 28 mars) en présence de l’évêque d’Angers et de son grand vicaire, Mgr Baudriller, et du député de Grandmaison.
Marie-France (grande cloche) : 143,8 kg – 625 mm – Note : MI b (606 Hz)
« J’ai été bénie en 1920, Mr l’abbé MENARD étant curé de ROUX-MARSON »
« J’ai eu pour parrain Mr Henri FRICOTELLE et pour marraine Mme Marie FRICOTELLE son épouse »
Marie-Madelon (petite cloche) : 101,7 kg – 555 mm – Note : FA 4 (691 Hz)
« J’ai été bénie en 1920, Mr l’abbé MENARD étant curé de ROUX-MARSON »
« J’ai eu pour parrain Mr Robert SEBILLE et pour marraine Mme Marie MOTIER »
Si l’on considère la date, on peut s’interroger sur le choix du nom des cloches.

● Projet de clocher carré (19e) – Ensemble de style néo-roman de 4m x 4m adossé au pignon occidental surmontant ce qui devait être un narthex.

Portail au Nord de ce narthex. Hauteur 15m. (= hauteur clocher actuel) et flèche de 12 m soit une élévation totale de 27 m. Ce projet, ni daté ni signé, est très probablement l’œuvre de Charles Joly-Leterme, architecte diocésain.

De facture très rudimentaire, elles ne semblent pas de la même époque mais peuvent dater de la construction de ces deux parties. La toiture devait être à deux niveaux et a du être rabaissée à une date inconnue (pignon Est plus haut que le faîtage de la toiture).

Située derrière l’église elle daterait de 1786 selon un acte notarié de 1822 (Alexandre Rousseau, notaire aux Ulmes) précisant que « la maisonsus ditte, servant anciennement de presbytaire, … consistait dans un logement de maître, bâti depuis environ trente six ans,… ». Vendue à la Révolution comme bien national puis rachetée aux héritiers par la commune en 1823 « pour y loger le desservant ».

Au 16e, il y avait à Rou un curé, un vicaire et un chapelain de Saint Gilles. Chapelle de Saint Gilles fondée en 1533 par Jean Deloppitau, prêtre. A cette époque, six prêtres sur le territoire actuel de Rou-Marson. Au 19e siècle, un seul prêtre pour desservir les paroisses de Rou et de Riou-Marson. Presbytère de Rou vacant de 1818 à 1824, service de la paroisse assuré par le curé de Distré. En 1856, la vacance dura plusieurs mois jusqu’à l’arrivée du curé Corbineau (+1877), resté très présent dans la mémoire collective. L’église a été érigée en succursale le 26 décembre 1804.


Voir à proximité
● Château (1865 – ISMH), réplique du château d’Azay-le-Rideau, construit sur les bases de l’ancien château médiéval.
Dans le parc, remarquable piscine de plein air de style « Arts Déco » (1932 – ISMH – Mosaïste, Isidore Odorico).
● Église Sainte-Croix (12e – ISMH) au village de MARSON.


Réalisation : « Patrimoine Environnement Botanique »
Association de sauvegarde du patrimoine de Rou-Marson – rév 2017