Église St André de Verrie


D’après le dictionnaire historique de Célestin Port, « le mur Nord Est de la nef montre encore des pans de mur en petit appareil de moellon, dur, brut, irrégulier, dont quelques rangs posés en arête de poisson sont visibles de l’extérieur et sont cachés aujourd’hui à l’intérieur sous le plâtre du XIe siècle. De petites baies du même temps s’y ouvrent sur les deux côtés

Fenêtre monolithique

de la nef, avec de plus larges fenêtres, plus récentes d’un siècle. Une de ces ouvertures et remplies par un gros bloc de pierre, ajourée de trous et de grossières découpures qui remontent peut-être au VII è ou VIII è siècle.
Au-dessous une grande porte ogivale aujourd’hui emmurée du XVe siècle. L’entrée actuelle en plein cintre date de la restauration de 1842.
Dans les murailles apparaissent sculptés des animaux en reliefs, dont un lion léopardé sur un tuffeau sans doute adventice. À l’intérieur nu, et vide se rencontrent la pierre tumulaire de François Vendeuvre, marchand décédé le 8 décembre 1691,— et dès l’entrée une autre dalle, où l’on ne peut plus lire que le nom de Durand.

Le clocher assied sur quatre arceaux pleins cintre sa tour carrée, qu’éclairent sur chaque face deux baies ogivales, avec pyramide
octogonale en pierre, dont la cime a été écrasée par un coup de foudre le 2 décembre 1768.
Sous l’église s’étend une cave voutée, dont la moitié dépend de la ferme y attenant » (qui traverse le sous-sol de l’église dans le sens de la largeur, desservie par deux entrées dont l’une se trouve à droite du porche de l’église et l’autre côté basse-cour du prieuré.)

Le clocher

D’autres documents apportent les renseignements complémentaires suivants :
– les animaux sculptés sont au nombre de deux, la pierre de droite représenterait un griffon.
– L’ouverture remplie par un gros bloc de pierre sous forme de claustra remonterait à une période où les vitraux n’étaient pas encore apparus.
– Le pan de mur à l’appareillage hétéroclite qui est daté de l’époque carolingienne (IX-Xe siècle) est considéré comme le plus ancien monument de la région saumuroise. A noter toutefois que J. Mallet et M. Deyres proposent des dates plus récentes. » (Saumur jadis)

« L’église jusqu’au XIIe siècle paraît pourtant n’avoir été qu’une simple chapelle dans la dépendance de la paroisse de Chênehutte et comme elle, appartenait à l’abbaye de Saint Florent.

Le bénitier et les fonts baptismaux en marbre ont été posés le 20 décembre 1771.

Un moine ou deux étaient attachés au domaine ; ils avaient sous leurs ordres un prêtre qui assurait le ministère paroissial.
Une paroisse distincte paraît être constituée dans les bulles du XIIe siècle, et le changement de dénomination de chapelle en église (1122-1146) peut être contemporain d’une reconstruction de l’église. Mais le prieuré en dépendant était si pauvre de revenus qu’il ne suffisait pas à faire vivre les deux religieux à résidence. Réuni (le Prieuré) une première fois à l’abbaye mère par l’évêque Michel de Villoiseau, rétabli pour des motifs inconnus, il fut de nouveau supprimé et uni à l’abbatiale le 22 octobre 1288 par l’évêque Nicolas Gellent, sous la charge de trois messes par semaine à célébrer dans la chapelle pour les bienfaiteurs.
L’évêque conférait la cure ; la collation (bénéfices ecclésiastiques) en appartenait à l’abbé de Saint Florent qui était tenu aux restaurations de l’église.
Il en fit rebâtir en 1764 le pignon tout à neuf, repeindre le grand autel, le sanctuaire et le chœur, renouveler les ornements.

Baptistère
L’ancien presbytère

L’abbé Jean du Bellay avait obtenu en 1435 de l’évêque d’Angers Wardouin du Bueil, avec le consentement du curé et des habitants, d’y élever dans le cimetière et près de l’église un manoir fortifié. Ruiné dès avant le XVIIe siècle, il
fut reconstruit sous forme de bâtiments d’exploitation en 1680 comme l’indique encore la date inscrite au-dessus de la porte et des deux fenêtres vers le nord-ouest. C’est la maison seigneuriale, le long logis parallèle à l’église, et soutenu aux angles par d’énormes contreforts. Une enceinte d’épaisse et hautes murailles enveloppait l’église, formant une haute cour, bordée de douves et une basse-cour, contenant les granges et le jardin.
Vers l’est attenait la cure, joignant vers le nord le parc entouré de murailles visibles encore aujourd’hui partout croulantes. » (Célestin Port)

A l’occasion de recherches historiques sur la commune de Verrie effectuées en 2013 et 2014, la thèse de la ruine du manoir fortifié avant le XVIIe siècle, peut-être remise en question, compte tenu de la découverte sur l’intérieur pignon Est, de peintures qui dateraient du XIIIe siècle, représentant des fleurs de lys.

En 1146, des pièces d’archives évoquent une église paroissiale qui correspond à une phase de construction importante. (du XIIème siècle au XIIIème s.)

1) Deux fenêtres très rares en France et dans le monde entier,

situées, l’une au-dessus de la porte d’entrée, l’autre en face, fermées par des pierres spéculaires. (pierres transparentes )
Ces deux fenêtres monolithiques ont été dégagées et rouvertes en février 1952, Elles ont été garnies de dalles de verre éclaté afin de leur conserver leur caractère primitif de vitraux cisterciens.
Celle au-dessus de la porte d’entrée compte 34 petites dalles de verre rondes et deux plus grosses.
Celle d’en face est plus ouvragée et plus remarquable : elle rappelle les fenêtres arabes

Un vitrail a été réalisé par l’abbé Cléry maître verrier et prêtre ; il a été aumônier de l’institution St Louis.

2) les décors : tableaux, croix, statues

3) trois pierres tombales :

4) les cloches du XIX ème siècle :


Depuis plusieurs décennies, l’église de Verrie souffrait de l’absence d’une voûte lambrissée dans la nef, ce qui entrainait de nombreux problèmes d’entretien dus aux salissures provoquées par la présence d’oiseaux et insectes qui pénétraient dans l’édifice.
Pour régler ce problème et sur les conseils de paroissiens de la commune, le nouveau maire lançait en 2019 une étude diagnostic sur l’ensemble de l’église.
Cette étude très complète a conclu que celle-ci était dans un état général assez dégradé, tant sur le plan structurel que sécuritaire. D’importants travaux devaient être envisagés au niveau du clocher, de la charpente, de la nef et du chœur.
Compte tenu de la complexité du projet de restauration et de l’important budget à y consacrer, il y aura lieu de mobiliser un maximum d’aides sous forme de subventions, de prêt et de souscription.
A notre grande satisfaction, le maire et le conseil municipal ont tenu à rendre ce projet prioritaire, et à lancer les travaux dès 2020 en commençant par sélectionner un maître d’œuvre.
Ce chantier qui comporte 4 tranches de travaux, se déroulera sur au moins un mandat, et nécessitera la mobilisation de tous pour retrouver à terme la beauté et l’intégrité de l’un des plus anciens éléments du patrimoine religieux de l’Anjou.

Les travaux de restauration de l’église de Verrie sont en cours (2023-2024).
Pour préparer le chantier, les tableaux de l’église ont été déposés et mis à l’abri afin qu’ils ne soient pas endommagés.