Selon le glossaire du site Église catholique en France, édité par la Conférence des Évèques de France : LITURGIE = Culte public rendu à Dieu par l’assemblée des fidèles unie au Christ mystérieusement présent en son sein. Vatican II a rappelé ce vrai sens du mot liturgie employé souvent par nos contemporains dans le sens très dévalué de « cérémonial ». On appelle liturgie dominicale celle qui se rapporte au dimanche, jour du Seigneur.
Mot dérivé de l’adjectif grec lèitos, « public », et du nom commun ergon, « service », le mot « liturgie » désigne étymologiquement, un service public, une oeuvre faite au bénéfice du peuple. « Dans l’Antiquité, le mot « liturgie » désignait le travail fait par le peuple au service de tous. Les chrétiens ont donné ce mot à leurs célébrations parce qu’elles sont le « service public » accompli par le peuple pour la communauté rassemblée. La « liturgie de la messe » désigne l’ensemble des gestes à faire et des paroles à dire pour le bon déroulement du repas du Seigneur. » (Michel Wackenheim – Les mots de la messe de A à Z, Bayard 2021)
La liturgie nous est indispensable pour être d’authentiques témoins du Christ. Alors, prenons le
temps de mieux comprendre ce qui est en jeu dans la liturgie, afin de toujours mieux y participer.
On définit généralement la liturgie [1] comme le culte rendu par les hommes à Dieu selon les règles établies par les autorités compétentes. C’est la définition qu’en donne par exemple le Larousse. Cependant, pour les chrétiens, avant d’être une oeuvre des hommes pour Dieu, la liturgie est d’abord l’oeuvre de Dieu pour son peuple, l’opus Dei chère à saint Benoît. C’est l’Église qui célèbre la liturgie, mais c’est le Christ, Chef de l’Église, qui en est l’acteur principal, le seul véritable médiateur entre Dieu et les hommes. Il vient se révéler à son peuple et le Sanctifier par le don de l’Esprit Saint pour le rendre apte à célébrer avec lui le culte à la gloire de Dieu son Père et notre Père.
La liturgie chrétienne, avant d’être une oeuvre humaine, est une oeuvre divine : le moment où Dieu actualise l’alliance avec son peuple. Elle est, selon la définition de Sacrosanctum Concilium, « l’exercice de la fonction sacerdotale de Jésus Christ » (SC 7).
Ainsi, il y a deux dimensions dans la liturgie : une première descendante, c’est Dieu qui nous rassemble, se révèle et se donne à nous pour nous sanctifier ; et une autre, ascendante, c’est notre prière
qui monte vers Dieu le Père dans notre union à l’offrande du Christ.
La liturgie est le lieu d’un passage (sens premier du mot Pâque). Comme le Christ est passé de la mort à la vie, de ce monde à son Père (cf. Jn 13,1), ainsi les chrétiens qui font mémoire du passage du
Christ, ce qu’on appelle le « mystère pascal », sont eux-mêmes invités à passer avec lui de la mort à la vie, du péché à la sainteté, de la terre au ciel, de ce monde au Père. Comme le séjour au désert a été pour
les Hébreux le lieu d’un passage de l’Égypte à la terre promise, le culte de la nouvelle alliance nous situe dans un entre-deux : nous sommes toujours sur la terre, marqués par nos faiblesses humaines et, en
même temps, nous participons déjà à la sainteté de Dieu et à la vie du Royaume. En acceptant de mourir à ce qui nous éloigne de Dieu, nous permettons au Ressuscité de nous sanctifier, de nous rendre un peu
plus semblables à lui, de nous préparer à la vie du ciel.
Fortifiés par notre union au Christ dans la liturgie, nous sommes invités à aller dans la paix du Christ, témoigner de la paix que Jésus communique à tous ceux qui s’efforcent d’être ses disciples, le
laisser agir et parler à travers nous, afin qu’il rejoigne tous ceux qui le cherchent.
[1] Du grec leitourgia, littéralement action ou service public ; leit étant l’adjectif dérivé de laos (peuple) et ourgia, une déclinaison de ergon (action, service).
Site du diocèse de Rennes.
En résumé, les articles 1187 à 1199 du CEC
1187 La Liturgie est l’œuvre du Christ tout entier, Tête et Corps. Notre Grand Prêtre la célèbre sans cesse dans la Liturgie céleste, avec la sainte Mère de Dieu, les Apôtres, tous les saints et la multitude des humains qui sont déjà entrés dans le Royaume.
1188 Dans une célébration liturgique, toute l’Assemblée est » liturge « , chacun selon sa fonction. Le sacerdoce baptismal est celui de tout le Corps du Christ. Mais certains fidèles sont ordonnés par le sacrement de l’Ordre pour représenter le Christ comme Tête du Corps.
1189 La célébration liturgique comporte des signes et des symboles qui se réfèrent à la création (lumière, eau, feu), à la vie humaine (laver, oindre, rompre le pain) et à l’histoire du salut (les rites de la Pâque). Insérés dans le monde de la foi et assumés par la force de l’Esprit Saint, ces éléments cosmiques, ces rites humains, ces gestes du souvenir de Dieu deviennent porteurs de l’action salvatrice et sanctificatrice du Christ.
1190 La Liturgie de la Parole est une partie intégrante de la célébration. Le sens de la célébration est exprimé par la Parole de Dieu qui est annoncée et par l’engagement de la foi qui y répond.
1191 Le chant et la musique sont en connexion étroite avec l’action liturgique. Les critères de leur bon usage: la beauté expressive de la prière, la participation unanime de l’assemblée et le caractère sacré de la célébration.
1192 Les saintes images, présentes dans nos églises et dans nos maisons, sont destinées à éveiller et à nourrir notre foi dans le mystère du Christ. A travers l’icône du Christ et de ses œuvres de salut, c’est Lui que nous adorons. A travers les saintes images de la sainte Mère de Dieu, des anges et des saints, nous vénérons les personnes qui y sont représentées.
1193 Le dimanche, » Jour du Seigneur « , est le principal jour de la célébration de l’Eucharistie parce qu’il est le jour de la Résurrection. Il est le jour de l’Assemblée liturgique par excellence, le jour de la famille chrétienne, le jour de la joie et du repos du travail. Il est » le fondement et le noyau de toute l’année liturgique »
1194 L’Église » déploie tout le Mystère du Christ pendant le cycle de l’année, de l’Incarnation et la Nativité jusqu’à l’Ascension, jusqu’au jour de la Pentecôte et jusqu’à l’attente de la bienheureuse espérance et de l’Avènement du Seigneur »
1195 Faisant mémoire des saints, en premier lieu de la sainte Mère de Dieu, puis des apôtres, des martyrs et des autres saints, à des jours fixes de l’année liturgique, l’Église de la terre manifeste qu’elle est unie à la Liturgie céleste ; elle glorifie le Christ d’avoir accompli son salut dans ses membres glorifiés ; leur exemple la stimule sur son chemin vers le Père.
1196 Les fidèles qui célèbrent la Liturgie des Heures s’unissent au Christ, notre Souverain Prêtre, par la prière des psaumes, la méditation de la Parole de Dieu, des cantiques et des bénédictions, afin d’être associés à sa prière incessante et universelle qui rend gloire au Père et implore le don de l’Esprit Saint sur le monde entier.
1197 Le Christ est le vrai Temple de Dieu, » le lieu où réside sa gloire » ; par la grâce de Dieu, les chrétiens deviennent, eux aussi, temples de l’Esprit Saint, les pierres vivantes dont est bâtie l’Église.
1198 Dans sa condition terrestre, l’Église a besoin de lieux où la communauté puisse se rassembler : nos églises visibles, lieux saints, images de la Cité sainte, la Jérusalem céleste vers laquelle nous cheminons en pèlerins.
1199 C’est dans ces églises que l’Église célèbre le culte public à la gloire de la Trinité Sainte, qu’elle entend la Parole de Dieu et chante ses louanges, qu’elle fait monter sa prière, et qu’elle offre le Sacrifice du Christ, sacramentellement présent au milieu de l’assemblée. Ces
églises sont aussi des lieux de recueillement et de prière personnelle.
La commission liturgique de la paroisse a invité tous les acteurs de la liturgie à une matinée de récollection et de formation le samedi 1er juin 2024.
Il s’agissait pour les différents acteurs liturgiques de se rencontrer, de partager le sens que chacun met dans son propre engagement au service de la liturgie. Ils étaient une vingtaine à avoir répondu à l’invitation.
Le Père Régis Bompérin, référent liturgique du diocèse, est venu spécialement d’Angers pour partager ce temps de réflexion.
Après un bref temps d’accueil, chacun a été invité à exprimer ce que la liturgie évoque pour lui.
Le P Régis a ensuite pris la parole pour un intéressant exposé sur l’origine de la liturgie, de l’Ancien au Nouveau Testament, à travers notre histoire.
Dans le Nouveau testament, la liturgie se met en place : il s’agit de se rassembler, de chanter les psaumes, d’écouter un enseignement, de partager fraternellement l’offrande du pain et du vin.
Par un schéma, le P Régis explique que Dieu a donné son Fils qui a mis en place l’Eglise, avec tout au long du processus l’action toujours active de l’Esprit Saint. L’Eglise est un corps au milieu du monde et en son sein se trouvent LA FOI (l’écriture), LA LITURGIE et LE TÉMOIGNAGE (l’éthique) : ces trois éléments organisent l’Eglise, et interagissent entre eux. On peut résumer par : croire, célébrer et vivre, ou la doctrine, le culte et la vie. La liturgie qui serait en dehors du monde serait « un club de théâtre ou une secte ».
Pie XII, repris plus tard par Vatican II, définit la liturgie comme étant l’exercice de la fonction sacerdotale du Christ, « le culte public que notre Rédempteur rend au Père comme Chef de l’Église ». Le Pape rajoute à cette première définition que « c’est aussi le culte rendu par la société des fidèles à son chef et, par lui, au Père éternel : c’est, en un mot, le culte intégral du Corps mystique de Jésus Christ, c’est-à-dire du Chef et de ses membres.»
« La liturgie, de par sa nature profonde, est sacramentelle, car elle est toujours signe d’une présence effective du Christ.» L’homme trouve concrètement sa sanctification par sa participation aux mystères du salut, au moyen des sacrements qui rendent le Christ présent dans la liturgie.
Les acteurs liturgiques se sont ensuite retrouvés pour un temps de partage en petits groupes où chacun a pu exprimer le sens qu’il donne à son engagement liturgique personnel dans notre paroisse.
Puis le P Régis est revenu sur la diversité qui existe et la difficulté de vivre la liturgie fraternellement, en communauté : « Nécessairement nous vivons dans notre liturgie la diversité de la société, selon notre âge, notre sensibilité (…) Et la diversité est toujours en risque d’éclatement ! Gardons à l’idée qu’il n’y a qu’une seule personne que nous suivons : l’Eglise tient tout du Christ. (culte du Corps intégral du Christ, tête et membres). »
« La liturgie dit ce que nous sommes et sommes appelés à être. »
Les rites de communion dans la liturgie sont là pour rassembler. Il y en a trois : le Notre Père dit ensemble, le rite de la paix communiquée par le Christ, la communion sacramentelle au corps du Christ (unité du pain rompu, un seul corps partagé et tout entier dans chacune de ses fractions.)
Nous avons la responsabilité et la mission de faire un seul Corps.
La liturgie traduit une réalité synodale : se rassembler, écouter, rendre grâce, envoyer. En ce qui concerne l’eucharistie : prendre, rendre grâce, rompre, donner.
En guise de conclusion : « La liturgie vient de l’extérieur pour me façonner de l’intérieur. »
La matinée s’est achevée par une prière commune.
Merci aux intervenants, aux participants et aux organisateurs.
Le Calendrier liturgique romain indique les célébrations liturgiques associées à chaque jour de l’année.
L’actuelle forme du Calendrier romain général lui a été donnée par le motu proprio Mysterii paschalis publié en 1969 par le pape Paul VI et par les modifications faites par ses successeurs.
Consulter le calendrier liturgique en cours :
La présentation générale du missel romain se trouve dans son intégralité sur le site du Vatican. La liturgie de la messe y est détaillée.
1. Alors qu´il allait célébrer avec ses disciples le repas pascal où il institua le sacrifice de son Corps et de son Sang, le Christ Seigneur ordonna de préparer une grande salle aménagée
L´Église a toujours estimé que cet ordre la concernait, en ce qu´il réglait la disposition des esprits, des lieux, des rites et des textes relatifs à la célébration de la sainte Eucharistie. De même, les règles d´aujourd’hui qui ont été prescrites en s´appuyant sur la volonté du IIe concile oecuménique du Vatican et le nouveau Missel que l´Église de rite romain utilisera désormais pour célébrer la messe prouvent cette attention de l´Église, sa foi et son amour inchangés envers ce plus grand des mystères qu’est l’Eucharistie, et témoignent de sa tradition continue et ininterrompue, quelles que soient les nouveautés qui y ont été introduites.
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Desiderio desideravi hoc Pascha manducare vobiscum, antequam patiar. (Lc 22,15)
« 1. Très chers frères et sœurs,
par cette lettre, je désire vous rejoindre tous – après avoir déjà écrit uniquement aux évêques après la publication du Motu Proprio Traditionis custodes – et je vous écris pour partager avec vous quelques réflexions sur la liturgie, dimension fondamentale pour la vie de l’Église. Le sujet est vaste et mérite d’être examiné attentivement sous tous ses aspects. Toutefois, dans cette lettre, je n’ai pas l’intention de traiter la question de manière exhaustive. Je souhaite plutôt offrir quelques pistes de réflexion qui puissent aider à la contemplation de la beauté et de la vérité de la célébration chrétienne.
La Liturgie : « l’aujourd’hui » de l’histoire du salut »
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